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Association des haltes-garderies communautaires du Québec (AHGCQ)

Mission
de l'AHGCQ

L’AHGCQ regroupe, représente, forme et soutient ses membres, les haltes-garderies communautaires du Québec, dans le but de répondre aux besoins atypiques des familles, de promouvoir la qualité de ces services et d’améliorer la qualité de vie des enfants et des parents fréquentant ces milieux de vie.


Les haltes-garderies communautaires : un service essentiel pour répondre aux besoins atypiques des familles

Entrevue avec Nadia Boudreau, directrice partenariat et développement de l’Association des haltes-garderies communautaires du Québec

Alors que la Grande semaine des tout-petits approchait à grands pas, nous avons voulu rencontrer Nadia Boudreau, directrice partenariat et développement de l’Association des haltes-garderies communautaires du Québec. Nadia Boudreau est arrivée en poste à l’Association en août dernier, mais elle la côtoie depuis de nombreuses années. En 2013, lorsqu’elle a mis sur pied une halte-garderie à l’Université du Québec à Trois-Rivières, l’AHGCQ l’a aidé dans ses questionnements. Depuis, elle en est toujours restée proche. Elle a siégé au conseil d’administration de l’Association et en est devenue la présidente en 2018. Nadia Boudreau parle de son travail avec passion et se dit choyée de pouvoir participer avec différents partenaires à l’amélioration du sort des jeunes familles du Québec.

En quelques mots, comment décririez-vous votre organisation ?

L’AHGCQ est un organisme national famille qui réunit actuellement 254 membres (sur les 300 haltes-garderies communautaires existantes) partout à travers le Québec. Nous couvrons l’ensemble des régions du Québec, même si les haltes-garderies sont davantage présentes à Montréal. Nous leur apportons principalement du soutien, de la formation et nous défendons leurs intérêts au niveau politique. Le programme pédagogique que nous utilisons en est à sa 3e édition. Sa qualité n’a rien à envier aux autres programmes éducatifs. Nous en sommes très fiers. Au Québec, par an, sur les 156 000 tout-petits qui ne fréquentent pas le réseau des services de garde éducatifs à l’enfance, 25 000 vont, de façon occasionnelle, dans des haltes-garderies communautaire et bénéficient ainsi d’un programme éducatif de qualité.

Qu’est-ce qui distingue votre association et les haltes-garderies qui la composent ?

En leur offrant des services souvent gratuits ou à contribution volontaire, les haltes-garderies communautaires répondent aux besoins atypiques des familles. Elles répondent présent lorsque des parents ont besoin de répit, qu’ils participent à une activité de l’organisme ou qu’ils doivent se rendre à un rendez-vous, quand la famille vit une période plus difficile ou seulement pour permettre à l’enfant de socialiser avec ses pairs quelques heures par semaine. Elles offrent un service complémentaire à celui des CPE et répondent aux besoins changeants des familles que l’on remarque depuis quelques années, surtout depuis l’arrivée de la pandémie.

L’approche multi-âge distingue aussi les haltes-garderies. Les frères et sœurs grandissent ensemble et restent dans le même groupe. Étant donné que les éducatrices veillent fréquemment à l’intégration des enfants dans leur groupe, les ratios sont généralement plus bas qu’en service de garde éducatif à l’enfance. Les familles qui les fréquentent sont souvent en situation de vulnérabilité.

Quelles actions de votre association vous rendent fière ?

Je vante toujours le programme éducatif et le programme de formation pédagogique de l’AHGCQC’est plus difficile, en halte-garderie communautaire, d’avoir des éducatrices titulaires d’un DEC en éducation à l’enfance parce que les salaires offerts sont moindres que dans d’autres services de garde. En revanche, les femmes qui y travaillent ont vraiment soif d’apprendre et d’être formées. Nous avons récemment mis en ligne un programme de formation de grande qualité pour nos membres au terme duquel un certificat est émis

L’aide, l’accueil et le soutien aux familles offerts par nos membres sont très appréciés. Selon un sondage effectué au printemps 2019 par la Firme Passages Marketing auprès de 777 parents, le taux de satisfaction des parents est de 98 %. C’est véritablement un service de proximité où les parents se sentent bien accueillis.

Nous faisons beaucoup de représentations pour nous faire reconnaitre auprès du ministère de la Famille et de nos partenaires. Nous travaillons pour que toutes les haltes-garderies communautaires soient financées adéquatement. Elles offrent un service essentiel. Nous devons le maintenir et faire en sorte que le réseau continue de se développer.

Quels sont les défis auxquels vous faites face ? 

Nous faisons face à des besoins grandissants. Par manque de moyens, les haltes-garderies sont ouvertes en moyenne 26 h par semaine. Ouvertes à temps plein, elles pourraient donc rejoindre presque deux fois plus d’enfants.

Le modèle des CPE au Québec est extraordinaire et de nombreux enfants en bénéficient. Je crois, toutefois, qu’il est maintenant temps d’investir aussi dans d’autres formes de garde. On sent un intérêt à considérer la qualité de nos services.

Un autre défi auquel nous sommes confrontés, c’est le manque de reconnaissance de nos éducatrices et notre capacité à les rémunérer correctement. Le manque de financement ne permet souvent pas aux haltes d’avoir du personnel à temps plein et surtout d’offrir des salaires compétitifs.

L’Association fait actuellement des représentations auprès du ministre de la Famille pour tenter d’obtenir un financement couvrant les salaires des éducatrices à temps plein. Les femmes qui font ce métier, car ce sont souvent des femmes, sont heureuses de le faire, et j’espère que, si les éducatrices en CPE obtiennent une augmentation*, le salaire de nos éducatrices dans le communautaire pourra suivre. Autre fait symptomatique d’un manque de reconnaissance de notre milieu, une étudiante au cégep en éducation à l’enfance ne peut pas faire un stage en halte-garderie communautaire. Il ne sera pas reconnu comme milieu de stage. C’est pourtant un environnement tellement riche en apprentissages !

* L'entrevue avec Madame Boudreau s'est déroulée avant que l'on apprenne, le 21 octobre 2021, la décision de gouvernement de majorer le salaire des éducateurs/trices de CPE.

Qu’est-ce que la pandémie a changé dans les milieux ?

La pandémie a mis en lumière différents besoins et a révélé que la vulnérabilité a plusieurs visages.

Lors de la première vague, la crise sanitaire a suscité beaucoup d’anxiété à cause de la fermeture des locaux et de plusieurs mises à pied. Les éducatrices ont, malgré tout, assuré un suivi téléphonique auprès des familles pour s’assurer que les enfants allaient bien. Cela a fait réaliser au Gouvernement à quel point le milieu communautaire et les haltes-garderies étaient importants. Une belle collaboration s’est développée entre l’Association et le ministère de la Famille qui continue de nous consulter de façon régulière.

Lors de la 2e vague, après avoir décidé de fermer les services, les autorités ont pris conscience de l’importance des haltes-garderies pour certains parents. Il s’est ravisé et a permis que les haltes-garderies restent ouvertes pour accueillir les enfants en situation de vulnérabilité. L’Association a, quant à elle, joué son rôle de soutien auprès de ses membres et les a encouragés à continuer d’être actifs auprès des familles qui se retrouvaient complètement démunies, isolées, sans ressources et sans répit.

Que peut-on souhaiter à l'AHGCQ pour l’avenir ?

Normalement, selon la loi, une halte-garderie ne peut recevoir l’enfant d’un parent qui travaille ou qui étudie. Il existe pourtant un réel besoin chez certains de ces parents. C’est toujours difficile de refuser l’accès à nos services. On note, cependant, une certaine ouverture à cet égard de la part du Gouvernement. Il existe, en effet, un programme spécial de 2,7M$, financé par le Secrétariat à la condition féminine, dont l’objectif est d’augmenter l’offre de service pour accueillir des enfants de femmes en formation ou à la recherche d’un emploi.

C’est donc, avec beaucoup d’espoir, que nous attendons dans quelques jours l’annonce d’un projet de loi du ministère de la Famille, à la suite de la consultation nationale qu’il a menée à propos des services de garde. Les haltes-garderies ne souhaitent pas nécessairement être incluses dans la Loi sur les services de garde éducatifs à l’enfance. Elles veulent être en mesure d’offrir plus de services et être encore plus accessibles, tout en gardant leur couleur et en faisant en sorte que chaque milieu ait sa propre autonomie.

Nous travaillons, en ce moment, sur le Programme des haltes-garderies communautaires qui devrait entrer en vigueur le 1er avril 2022. Nous espérons obtenir un financement additionnel pour ce programme et une reconnaissance à la hauteur de tout ce qu’elles accomplissent.

À noter

Au moment où nous posions cette question, la AHGCQ attendait l’annonce du projet de loi du ministère de la Famille modifiant la Loi sur les services de garde éducatifs à l’enfance afin d’améliorer l’accessibilité au réseau des services de garde éducatifs à l’enfance et de compléter son développement.

L’annonce a eu lieu le 21 octobre 2021. Deux bonnes nouvelles en sont ressorties pour les haltes-garderies communautaires. Le gouvernement maintient les exemptions leur permettant d'offrir un service de garde occasionnelle. Il est aussi indiqué dans le Grand Chantier pour les familles qu’il leur sera possible d’accueillir, toujours de façon occasionnelle, des enfants de parents qui travaillent. De plus, les haltes-garderies dans les établissements d'enseignement sont ajoutées à cette exemption, alors que jusqu’à présent, elles n'avaient pas le droit d'accueillir d'enfants de parents étudiants. Ce projet de loi offre la possibilité que de nouvelles haltes-garderies puissent maintenant se retrouver dans des cégeps et des universités de la province.

Le mot de la fin

Chaque halte-garderie a sa couleur et c’est ce qui fait la richesse de nos services. Les éducatrices et les responsables sont des personnes dévouées qui suscitent l’admiration. Des choses extraordinaires sont accomplies avec peu de moyens. Si le gouvernement pouvait reconnaitre à sa juste valeur notre contribution, ce serait incroyable.

Pour approfondir le sujet...


Entrevue menée en octobre 2021


Notre soutien
à l'AHGCQ

La Fondation Chagnon soutient l’AHGCQ depuis 2019. Notre contribution a pour premier objectif de permettre la poursuite de l’implantation du programme « Je grandis en halte-garderie » qui vise l’amélioration de la qualité d’intervention, et l’arrimage avec le programme « Agir tôt » du ministère de la Santé et des Services sociaux. Le deuxième objectif est de permettre à l’organisation de mener les représentations nécessaires auprès des instances gouvernementales pour augmenter le financement de base des haltes-garderies membres de l’Association. 

Quelques faits saillants

  • En 2022, l'AHGCQ fête ses 30 ans
  • Nombre de membres 254
  • Nombre d'enfants fréquentant occasionnellement les haltes-garderies communautaires 25 000









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