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Et si on en profitait pour vraiment réinventer l’école ?

La Fondation Chagnon s'est jointe à un collectif de signataires d'une lettre ouverte réclamant un système d’éducation plus équitable et plus efficace.


TEXTE DE LA LETTRE OUVERTE

Publiée dans le Journal de Montréal par un collectif de signataires

Au sortir d’une pandémie qui nous a collectivement ébranlés, l’heure est aux constats. Les parents, élèves et enseignants ont pu voir les failles d’un système d’éducation à trois vitesses qui a fait en sorte que nos enfants n’ont pas été traités de façon similaire.

Aussi, nous avons la chance d’agir maintenant pour repenser le système d’éducation québécois afin de le rendre plus équitable et plus efficace. Depuis la publication en 2016 du rapport Remettre le cap sur l’équité par le Conseil supérieur de l’éducation, il n’est plus possible d’ignorer que le système d’éducation du Québec bafoue le principe d’égalité des chances. Le constat du Conseil est limpide : le système québécois est le plus inégalitaire au pays.

Insatisfaction

Les Québécois dans leur ensemble sont insatisfaits du système d’éducation et prêts à des changements importants. Selon un sondage CROP commandé par École ensemble, un Québécois sur deux pense que le système de l’éducation s’est détérioré depuis trois ans, alors que seulement 10 % de la population croit qu’il s’est amélioré. Selon le même sondage, 91 % des Québécois croient aussi que le gouvernement devrait faire de la refonte du système scolaire une priorité.

Nous prenons la parole aujourd’hui à l’initiative d’École ensemble, un mouvement citoyen qui vise à ce que les élèves québécois apprennent ensemble, quelle que soit leur origine socio-économique. Nous croyons qu’il est possible de mettre fin à la concurrence en éducation, laquelle permet à des écoles de choisir leurs élèves tout en étant subventionnées en grande partie par tous les contribuables.

De grands modèles internationaux doivent nous inspirer. Le modèle finlandais, dans lequel les écoles privées ont été intégrées à un système commun avec les écoles publiques au cours des années 1970, est de ceux-là. Les écoles privées finlandaises ont gardé leur statut juridique, leur autonomie et ont été dotées d’un bassin scolaire comme les écoles publiques. Elles ont perdu leur droit de facturer des frais de scolarité en étant désormais financées par des fonds publics, comme les écoles publiques. Les écoles privées finlandaises ont abandonné tout désir d’exclusivité et participent à l’effort général d’éducation des enfants du pays avec le succès que l’on sait.

La firme CROP a également mesuré l’intérêt du système d’éducation commun finlandais auprès des parents québécois. Les résultats sont stupéfiants : 85 % des parents affirment que ce système d’éducation commun est un modèle assez ou très intéressant, et 95 % de ceux-ci se sont montrés favorables à mettre le système finlandais commun en place au Québec.

Inspiration

L’inspiration doit également venir... du Québec. Le rapport de la commission Parent, véritable boussole de notre système d’éducation, proposait de distinguer les écoles privées qui sont d’intérêt public de celles qui ne le sont pas. Les membres de la commission proposèrent donc la création de deux statuts, les écoles privées et les écoles semi-publiques, car « agir autrement équivaudrait pour l’État à se concurrencer lui-même avec ses propres fonds et à dévaloriser l’enseignement public. »

Bien sûr, les choses ont changé depuis les années 1960 et des réalités inexistantes à l’époque (les écoles publiques sélectives, par exemple) doivent être prises en compte pour garantir l’équité de notre système d’éducation. C’est la tâche entreprise par École ensemble. Son plan visant à assurer l’égalité des chances en éducation sera rendu public dans quelques semaines. Nous invitons tous nos concitoyens et concitoyennes qui croient en l’importance de l’éducation pour le Québec à une grande discussion collective sur cette proposition.

Signataires :

Guy Rocher, sociologue, membre de la commission Parent

Claude Chagnon, président du Conseil, Fondation Lucie et André Chagnon

Patricia Clermont, porte-parole, Je protège mon école publique

Marysa Nadeau, orthopédagogue, CSS des Portages-de-l'Outaouais

Claude Lessard, président, École ensemble ; ex-président, Conseil supérieur de l’éducation Suzanne CHARTRAND coordonnatrice, Debout pour l’école !

Michel Perron, sociologue, fondateur du Conseil régional de prévention de l'abandon scolaire Saguenay–Lac-Saint-Jean

Canisius Kamanzi, professeur, Université de Montréal

Mélanie Paré, professeure agrégée, Faculté des sciences de l’éducation, Université de Montréal

Marc St-Pierre, consultant en administration scolaire, gouvernance et réussite éducative

Lettre ouverte publiée le 19 avril 2022










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