Fondation Lucie et André Chagnon

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La Fondation

Historique

L'histoire de la Fondation Chagnon a commencé bien avant sa capitalisation et le lancement de ses activités en octobre 2000.

Déjà dans les années 60, André Chagnon, membre actif du Club Kiwanis, s'est efforcé de venir en aide aux plus démunis. Son implication l'a amené à participer à la création de divers organismes, parmi lesquels Terre-des-Jeunes, un centre de stimulation et d'aide pour jeunes déficients, et Portage, un centre de désintoxication.

Alors qu'il était à la tête du Groupe Vidéotron - la compagnie de câblodistribution, télédiffusion et télécommunication -, l'entreprise a fait appel au Groupe AFFI* pour l'entretien ménager des bureaux ou pour la réparation d'équipements. André Chagnon a, par ailleurs, aussi apporté son soutien à diverses initiatives principalement dans les domaines de l'éducation, de la santé, des arts et des sports.

Préoccupés par la pauvreté et les inégalités sociales, les membres de la famille Chagnon se sont également investis, pendant de nombreuses années, auprès d'organisations de bienfaisance. Leurs multiples engagements illustrent les motivations profondes qui les ont mené à créer la Fondation et à s'y impliquer. Dès 1988, ils avaient déjà décidé de consacrer une partie de leurs avoirs dans le secteur de la philanthropie en créant une fiducie qui deviendra, en 2000, la Fondation Lucie et André Chagnon.

André Chagnon, fondateur

* Le groupe AFFI emploie depuis 1971 des personnes vivant avec des limitations fonctionnelles et compte aujourd'hui près de 500 employés.


Les grandes étapes

2000-2006 - La phase de démarrage

En octobre 2000, à la suite de la cession du Groupe Vidéotron ltée, André Chagnon a quitté ses activités après 37 ans passés à la tête de l'entreprise qu'il avait créée.

Avec sa femme Lucie et leurs cinq enfants (Johanne, Claude, Christian, Élaine et Isabelle), il a décidé, à l'âge de 71 ans, de consacrer temps et énergie à la Fondation Lucie et André Chagnon qui est encore aujourd'hui la plus importante fondation familiale au Canada. La famille a, en effet, donné 1,4 milliard de dollars.

Prévention de la pauvreté et de la maladie

La Fondation obtint son statut d'organisme de bienfaisance et fut alors pleinement capitalisée. Ses activités ont débuté et les grandes lignes de sa mission ont été établies: agir en prévention sur les causes de la pauvreté et de la maladie - plutôt que sur leurs conséquences - et soutenir les communautés dans leurs actions et leur recherche de solutions novatrices, globales et durables.

Dès 2001, la Fondation a lancé ses premiers projets-pilotes dans des domaines aussi variés que l’insertion professionnelle, la promotion de la médecine alternative et la pédiatrie sociale. Elle a aussi conclu divers partenariats, notamment une entente avec le gouvernement du Québec pour la mise en place d’une programmation d’activités physiques qui mènera à la création de Québec en Forme l’année suivante.

Cette période s’est apparentée à une phase de recherche et de développement, accompagnée de nombreux projets et d’apprentissages, qui permettront à la Fondation de mieux préciser son orientation et ses objectifs en concentrant davantage ses interventions autour de la prévention dès le plus jeune âge et du développement global de l’enfant.

En 2002, une tournée de consultations a été menée à travers le Québec, le Canada et à l'étranger et a permis de cerner les approches les plus pertinentes en matière de prévention de la pauvreté et de la maladie et de constater que les changements sociaux sont, en général, issus d’initiatives locales et qu’il s’agit de la façon la plus prometteuse de s’attaquer à une situation très complexe.

Soutien à un nombre important d'organisations

Pendant ces quelques années, la Fondation a appuyé de nouveaux projets dans de multiples domaines. Ces derniers visaient notamment à favoriser le développement précoce des enfants (par exemple, Québec enfants), à mieux outiller les parents, mais également à mettre sur pied des chaires universitaires – travaillant à l’intégration des approches préventives dans les facultés de médecine –, et à contribuer à l’implantation du modèle des hôpitaux promoteurs de la santé. C’est aussi à cette époque que la Fondation a acquis le site internet Proteus qui deviendra PasseportSanté.net, lui permettant de vulgariser des sujets médicaux pour le grand public francophone.

2007-2014 - Les grands partenariats

La Fondation précise sa cible : la réussite éducative

Dans la poursuite de sa mission de prévenir la pauvreté, la Fondation a alors précisé sa cible. Elle entendait agir sur un déterminant majeur de la pauvreté à savoir la réussite éducative. Deux enjeux qui font l’objet d’un consensus social au Québec.

La mission de la Fondation s’est énoncée alors comme suit :
Notre mission est de prévenir la pauvreté. Pour l’accomplir, nous ciblons la réussite éducative des jeunes Québécois en privilégiant le développement de leur plein potentiel, dès leur conception jusqu‘à 17 ans.

Pour la Fondation, grâce à l'acquisition de savoirs, de compétences clés et de valeurs personnelles, sociales et démocratiques, la réussite éducative permet le développement personnel, l'autonomie intellectuelle, l'intégration dans la vie professionnelle et la participation au développement de la société.

Afin d’atteindre sa cible, la Fondation a alors misé sur trois facteurs de la réussite éducative :

  • Une entrée scolaire réussie
  • L’adoption de saines habitudes de vie, en particulier l’activité physique et la saine alimentation
  • La persévérance scolaire

Malgré le succès des projets relevant du domaine de la santé, la Fondation a donc choisi de ne plus s’y consacrer directement, partant du principe qu'une personne ayant atteint son plein potentiel est plus à même de se préoccuper de sa santé. Elle a aussi entrepris de se retirer progressivement des projets qu’elle soutenait directement. 

Adoption de deux stratégies

Stratégie centrale : la mobilisation des communautés

Reconnaissant le rôle central de l’État dans les domaines de la pauvreté et de l’éducation, la Fondation a mis sur pied, en partenariat avec le gouvernement du Québec, trois organismes à but non lucratif indépendants afin d’aider les communautés locales et régionales à atteindre les objectifs qu’elles se sont fixés pour favoriser le développement du plein potentiel de leurs enfants:

  • Avenir d’enfants pour le développement des jeunes enfants
  • Québec en Forme pour les saines habitudes de vie
  • Réunir Réussir pour la persévérance scolaire

Progressivement, les activités au sein des trois partenariats se sont intensifiées et se sont étendues à travers le Québec.

Stratégie complémentaire: la sensibilisation de la société

Dans cette optique de sensibilisation, la Fondation a élaboré des outils et des activités sur l’importance d’intervenir tôt auprès des enfants pour favoriser leur développement optimal.

Pendant cette période, 75% des investissements ont été consacrés aux partenariats et 25%, pour d’autres projets de sensibilisation, d’expérimentation et d’innovation. 

2015 - Début d'une période de transition

Décision de ne pas renouveler les partenariats à leur terme

En 2015, à la suite d’un processus qui a duré dix-huit mois, la Fondation et le Gouvernement ont décidé de ne pas renouveler les partenariats à leur terme, expressément dans le but de permettre à la Fondation de renouer avec son rôle philanthropique légitime et distinct.

Cette décision a donné à la Fondation l’occasion de faire le bilan de ses réalisations, mais aussi des critiques qui revenaient concernant sa légitimité : « Ne nous dites pas quoi faire, soutenez-nous »; « Ne négociez pas, collaborez »; « Ne vous substituez pas au Gouvernement, agissez en complémentarité »; et « Ne surveillez pas, apprenez ».

La même année, tout en respectant ses engagements et en continuant de soutenir les milieux, principalement par l'intermédiaire d'Avenir d'enfants (jusqu’en 2020) et de Québec en Forme (jusqu’en 2019), la Fondation Chagnon a entrepris de travailler sur l'actualisation des modalités de son soutien philanthropique en prenant acte des apprentissages et des expériences des années précédentes.

À travers toutes ces démarches et réflexions, la mission de la Fondation est demeurée la même, celle de prévenir la pauvreté en misant sur la réussite éducative. Elle s'engage à soutenir les personnes et les groupes qui assurent un bon départ à l’ensemble des enfants du Québec et les accompagnent tout au long de leur parcours jusqu’à l’âge adulte pour leur permettre de se réaliser pleinement et de participer au développement d’une société solidaire, juste et inclusive.

2017-2020 - De nouveaux fondements et une mise en œuvre progressive

Rencontres des parties prenantes

En 2017-2018, la Fondation a entamé une série de rencontres qui lui ont permis de discuter de son rôle, de son passé et de son avenir avec plus de 760 représentants d’organismes issus des milieux communautaire, philanthropique, social, de la petite enfance, scolaire, de la santé publique, gouvernemental, municipal, universitaire, syndical et économique. Cette démarche lui a permis de regagner une certaine légitimité.

Un soutien facilitant et agissant comme levier

Aujourd'hui, la Fondation entend jouer un rôle totalement distinct de celui du Gouvernement. Tout en misant sur la coopération, le respect mutuel et la confiance, elle veut fournir un soutien à long terme à des organismes et des regroupements qui œuvrent au développement du plein potentiel des jeunes au Québec, en particulier dans les milieux défavorisés, et contribuer au développement de leur capacité d’agir.

Une vision axée sur la justice sociale

Ultimement, l’organisation souhaite contribuer à ce que le Québec soit une société solidaire, juste et inclusive qui permette à chaque enfant, chaque famille de se réaliser et d’y participer pleinement.

3 leviers au service de la mission de la Fondation

  • Son capital : une gestion tournée vers l’investissement responsable, et 10 % du capital réservé à des investissements axés sur la mission d’ici 2028
  • Le soutien philanthropique. La Fondation contribue à des initiatives :
    • de regroupements qui œuvrent au sein de territoires défavorisés
    • de réseaux communautaires, associatifs ou professionnels
    • d’organismes qui offrent des ressources (données, outils…)
  • La participation au dialogue sur les politiques publiques

Dans un souci de transparence, elle a publié en 2020 son premier rapport d’activités.


En savoir plus

  • Trajectoire de la Fondation Lucie et André ChagnonInterventions de Jean-Marc Fontan, co-directeur du Réseau canadien de recherche partenariale sur la philanthropie (PhiLab), et de Jean-Marc Chouinard, président de la Fondation Lucie et André Chagnon

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