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21 novembre 2016

Premier portrait des tout-petits québécois: des gains et des risques

Communiqué de presse
Pour diffusion immédiate

MONTRÉAL, le 21 novembre 2016 - Les conditions de vie et les environnements dans lesquels grandissent les tout-petits québécois se sont globalement améliorés au cours des dix dernières années, mais certains indicateurs demeurent préoccupants. Alors que la situation financière des familles s'est embellie, l'insécurité alimentaire, les problèmes d'accès au logement et les conduites parentales à caractère violent touchent encore trop d'enfants de 0 à 5 ans. Ces données, regroupées pour la première fois dans un même document, se retrouvent dans le premier portrait annuel de l'Observatoire des tout-petits. Le document est dévoilé ce matin à la Grande bibliothèque, marquant le coup d'envoi de la première édition de la Grande semaine des tout-petits.

« Le portrait nous révèle de belles nouvelles, comme la diminution de la proportion d'enfants vivant dans une famille à faible revenu ou bénéficiant de l'aide financière de dernier recours. Toutefois, le portrait fait ressortir d'autres données qui nous apparaissent préoccupantes. Le logement, l'alimentation et la sécurité affective sont des besoins de base qui doivent être comblés pour favoriser le développement des tout-petits. Or, selon les données disponibles, ce n'est pas le cas pour une bonne proportion d'enfants », explique Fannie Dagenais, directrice de l'Observatoire des tout-petits.

Moins de familles à faible revenu et meilleure scolarisation des mères

Le Québec compte 535 490 enfants âgés de 0 à 5 ans. Le portrait nous apprend que la proportion de tout-petits vivant dans une famille à faible revenu a diminué au cours des dernières années, passant de 18,5 % en 2004 à 12,9 % en 2013. C'est donc environ 11 000 enfants de moins qui vivent dans des familles à faible revenu. Conséquence probable de cette situation, on note une baisse du recours à l'assistance sociale chez les parents d'enfants de moins de 6 ans (9,5 % en 2006 contre 7,9 % en 2011). On assiste également à une diminution de la proportion d'enfants nés d'une mère n'ayant pas terminé ses études secondaires. Cette proportion est passée de 7,9 % en 2008 à 5,9 % en 2014. Le pourcentage de mères en emploi est pour sa part passé de 73,7% à 77,4% entre 2004 et 2015 chez les mères avec conjoint. Des fluctuations ont également été notées du côté des mères monoparentales au cours de cette période. En 2015, 61,3 % d'entre elles étaient sur le marché du travail. « Ces données constituent un pas dans la bonne direction, puisque des recherches ont établi que les enfants de 0 à 5 ans vivant en situation de pauvreté présentent plus de difficultés de langage et sont plus à risque de rencontrer des difficultés scolaires à leur entrée à l'école. Ils sont aussi plus susceptibles de développer des problèmes de comportement ou de santé », ajoute Fannie Dagenais.

Pressions économiques et conduites parentales violentes toujours présentes

Malgré certaines données plus positives, la situation des tout-petits demeure inquiétante sur d'autres fronts. Tout d'abord, environ une famille sur cinq ayant un tout-petit occupe un logement jugé non abordable, c'est-à-dire représentant une charge financière excessive en proportion de ses revenus (plus de 30 % du revenu). En 2012, c'est environ 73 000 familles avec au moins un enfant âgé de 0 à 5 ans qui éprouvaient ainsi des difficultés à se loger à coût abordable. Les pressions économiques que subissent les familles se répercutent également sur leur alimentation. En 2014, environ 8 % des familles ayant des enfants âgés de moins de 6 ans étaient en situation d'insécurité alimentaire. Cette proportion est demeurée stable depuis 2005.

Le portrait met également en lumière les conduites parentales à caractère violent. Entre 2004 et 2012, le pourcentage de tout-petits ayant fait l'objet de violence physique mineure, au moins une fois durant l'année, comme brasser un enfant ou lui donner une tape sur la main ou le bras, a diminué, passant de 56,2 % à 47,8 %. Durant ces mêmes années, la proportion d'enfants âgés de six mois à 5 ans exposés à des agressions psychologiques répétées, comme crier après un enfant ou menacer de le frapper, est toutefois demeurée stable aux environs de 44 %, ce qui représente plus de 200 000 tout-petits. On estime par ailleurs que 4,3 % des enfants québécois âgés de 6 mois à 5 ans ont été victimes de violence physique sévère par un adulte de la maison, comme donner un coup de poing ou serrer la gorge de l'enfant au moins une fois au cours de l'année. Cette proportion n'a pas non plus changé de façon significative depuis 1999.

Selon les données scientifiques les plus récentes, les conduites à caractère violent des adultes ne sont pas sans risque pour le développement des enfants. Les enfants affectés par ces conduites sont plus nombreux à vivre des problèmes d'anxiété, d'agressivité ou liés à des dépressions. Les risques d'escalade entre la violence mineure et sévère sont aussi élevés. Préoccupé par ces données, l'Observatoire en fera le sujet de son prochain dossier thématique. Il a également entrepris des travaux en lien avec l'insécurité alimentaire et le logement. « Notre objectif est de fouiller davantage ces sujets pour mieux comprendre leur contexte, leurs impacts sur le développement des enfants et les leviers d'action dont nous disposons pour améliorer la situation », ajoute Fannie Dagenais.

Ce portrait de la petite enfance est lancé à l'occasion de la première édition de la Grande semaine des tout-petits. Cette nouvelle semaine sera l'occasion de conscientiser la population et de créer des occasions d'échanges autour du développement des tout-petits. Le premier portrait de la petite enfance y contribue en fournissant des données probantes sur les conditions de vie des enfants de 0 à 5 ans.

À propos de l'Observatoire des tout-petits
L'Observatoire des tout-petits, un projet de la Fondation Lucie et André Chagnon, a pour mission de contribuer à placer le développement et le bien-être des tout-petits au coeur des priorités de la société québécoise. Pour y parvenir, l'Observatoire regroupe les données les plus rigoureuses concernant les 0-5 ans, produit des dossiers thématiques et suscite le dialogue autour des actions collectives nécessaires dans ce domaine. Pour obtenir de plus amples renseignements au sujet de l'Observatoire des tout-petits : www.tout-petits.org.

À propos de la Grande semaine des tout-petits
Depuis plus de 60 ans, le 20 novembre marque la Journée mondiale de l'enfance. Des partenaires québécois ont voulu non seulement souligner cette journée mondiale, mais aussi en faire une semaine durant laquelle la petite enfance sera mise à l'avant-plan. Du 20 au 26 novembre, la Grande semaine des tout-petits est l'occasion de communiquer et susciter le dialogue autour du développement des tout-petits, mettre en lumière des initiatives locales et régionales qui soutiennent la petite enfance et mobiliser l'ensemble de la société. Plusieurs activités et événements se dérouleront partout au Québec tout au long de la semaine. Pour en savoir plus, visitez le www.grandesemaine.com.

À propos de la Fondation Lucie et André Chagnon
La Fondation Lucie et André Chagnon a pour mission de prévenir la pauvreté en contribuant à la réussite éducative des jeunes Québécois, dès leur conception jusqu'à 17 ans, par le développement de leur plein potentiel. Pour y parvenir, elle soutient la mobilisation locale et régionale autour des facteurs de la réussite éducative. La Fondation soutient également des activités et des outils de sensibilisation destinés aux parents et, plus largement, à l'ensemble de la société québécoise.

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Pour de plus amples renseignements ou pour coordonner une entrevue avec Fannie Dagenais, directrice de l'Observatoire des tout-petits, ou avec le porte-parole de la Grande semaine des tout-petits, Jean-Pierre Hotte, veuillez contacter:

Mylène Demers
Conseillère principale, CASACOM
Bureau : 514 286-2145, poste 232
Cellulaire : 514 261-5840
mdemers@casacom.ca










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