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Ensemble: pour un nouvel élan à la philanthropie

Alors que le Sommet sur la philanthropie de l'Institut Mallet battait son plein et que nous soulignions la Journée nationale de la philanthropie, nous avons cosigné une lettre ouverte avec plusieurs autres acteurs philanthropiques préoccupés par l'augmentation du nombre de ceux et celles qui vivent en situation de vulnérabilité. Pour des changements systémiques, il est plus que jamais nécessaire d'agir ensemble sur les causes des inégalités, en prévention.


TEXTE DE LA LETTRE OUVERTE

Publiée dans Le Soleil par un collectif de signataires*

15 novembre 2023

Le Sommet sur la culture philanthropique de l’Institut Mallet qui se déroule actuellement à Québec réunit des centaines de personnes engagées pour réfléchir à la philanthropie, cet écosystème de bonté qui soulage la souffrance, la détresse, l’insécurité, les inégalités, la pauvreté ou qui soutient les arts, la recherche scientifique, le sport amateur, la protection de l’environnement… Les participants à ce 4e sommet sont de tous les horizons de la société. Ce sont des représentants d’organismes communautaires, d’OBNL et de fondations, des donateurs, des bénévoles, des dirigeants d’entreprises, des représentants d’organisations publiques, de municipalités, d’universités, de centres de recherche.

La philanthropie est une manière de concevoir la vie en société, en considérant que le bien-être des autres influence notre propre bien-être. D’ailleurs, nous pouvons tous y participer. Tous les dons sont généreux, qu’il s’agisse d’argent, de temps, d’expertise, de denrées, de vêtements… Il n’est pas nécessaire de posséder pour donner. Il n’est nécessaire que de penser à l’autre. Les organisations philanthropiques sont un prolongement solidaire de la vie citoyenne. Elles émanent de la communauté pour redonner à la communauté.

Une période de bouleversements et une hausse des besoins

La philanthropie existe depuis toujours et se transforme avec l’évolution de la société et des besoins. En cela, ce sommet est important, parce que nous vivons une période de bouleversements. Depuis la pandémie, les perturbations se sont enchaînées sans répit. L’inflation, la crise du logement, l’insécurité alimentaire, les catastrophes naturelles ont exacerbé les vulnérabilités. Les gouvernements ont accru le financement de certaines mesures d’aide aux démunis, mais la crise du coût de la vie est intense.

Alors que les besoins sont croissants, l’Institut Mallet a mesuré depuis la pandémie une hausse continue du nombre de donateurs et de la valeur moyenne des dons. Les défis des dernières années ont aussi stimulé l’innovation chez les organisations philanthropiques. Elles ont, par exemple, intégré la technologie à leurs opérations, accru leur efficacité, appris à maîtriser les données et développé de nouvelles méthodes de collecte et de sollicitation.

Grâce à ce leadership solidaire, davantage de personnes ont reçu de l’aide et chaque don a permis de mieux aider. Toutefois, l’augmentation des besoins surpasse l’augmentation de la contribution philanthropique. La précarité est en hausse, de nombreux signes en témoignent, comme une hausse de 30 % en un an du nombre de Québécois qui ont besoin des banques alimentaires pour se nourrir.

Collaboration et action en amont

Pour faire encore mieux, les participants au sommet sont conviés à développer des passerelles de collaboration entre les organisations; à multiplier les échanges de service, les partages d’expertises, les innovations pour augmenter la capacité d’entraide. Les congressistes souhaitent également faire évoluer la manière même d’aider. Ainsi, tout en continuant de soulager les manifestations de la vulnérabilité, les philanthropes voudraient intervenir davantage en amont des blessures sociales, pour prévenir la glissade dans la précarité. La philanthropie de secours deviendrait alors aussi une philanthropie de prévention et de transformation.

Chacun comprend aujourd’hui qu’il doit repenser son rôle, en complémentarité des autres acteurs et des autres secteurs de la société. Cette évolution dans l’action suppose toutefois une réunion de tous les intervenants — gouvernement, municipalités, citoyens, experts, organismes communautaires et organisations philanthropiques — dès qu’une situation nécessite une intervention sociale. C’est d’ailleurs cette approche collégiale de responsabilité partagée qui a été mise de l’avant lors du récent sommet sur l’itinérance tenu à Québec.

De cet exemple, apprenons à mobiliser hâtivement les partenaires sociaux et les autorités publiques et à additionner leurs expertises respectives. Nous avons tout avantage à coordonner les efforts d’entraide plutôt qu’à les disperser. En cette journée nationale de la philanthropie, et aussi tout au long de l’année, nous avons tout avantage à encourager l’engagement social et la générosité. Vivre ensemble suppose une solidarité active dont la philanthropie est l’un des rouages essentiels.

*Signataires :

  • Valérie Beaudoin, présidente-directrice générale, Fondation Québec philanthrope
  • Nouha Ben Gaied, directrice générale, Fondation Berthiaume-du Tremblay
  • Claude Chagnon, président, Fondation Lucie et André Chagnon
  • Élaine Côté, directrice générale, Moisson Québec
  • Simon Côté, directeur général, Fondation Lauberivière
  • Marie-Louise Dontigny, directrice générale, Réseau d’action bénévole du Québec
  • Hélène Dufresne, présidente, Fondation Dufresne et Gauthier
  • Jean M. Gagné, président du conseil d’administration, Institut Mallet
  • Isabelle Genest, présidente-directrice générale, Centraide Québec et Chaudière-Appalaches
  • Donald Gingras, directeur général, Fondation et Réseau des Patro
  • Karel Mayrand, président-directeur général, Fondation du Grand Montréal
  • Claude Pinard, président-directeur général, Centraide Grand Montréal
  • Olivier Tanguay, directeur général, Fondation Maurice Tanguay
  • Béatrice Vaugrante, directrice générale, Oxfam Québec









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